Deux mesures de la santé mondiale des entreprises clignotent en rouge

Jun 25, 2023

Des conteneurs sont vus sur le navire à conteneurs géant Triple-E de Maersk, Majestic Maersk, l'un des plus grands navires à conteneurs au monde, alors qu'il navigue dans le détroit de Gibraltar en direction du port d'Algésiras, Espagne le 19 janvier 2023. REUTERS/Jon Nazca/photo de fichier

LONDRES, 4 août (Reuters) - Deux indicateurs de santé des entreprises et de l'économie sont passés au rouge vendredi alors que le groupe maritime Maersk a fait état d'une baisse de la demande mondiale de conteneurs maritimes et que le géant de la publicité WPP a déclaré que ses clients du secteur technologique américain réduisaient leurs dépenses marketing.

AP Moller-Maersk (MAERSKb.CO) a abaissé son estimation du commerce mondial de conteneurs cette année, alors que les entreprises réduisent leurs stocks et que la hausse des taux d'intérêt et les risques de récession en Europe et aux États-Unis pèsent sur la croissance économique mondiale.

La société, l'un des plus grands transporteurs de conteneurs au monde, a déclaré qu'elle s'attend à une baisse des volumes de conteneurs pouvant atteindre 4 %. Elle prévoyait auparavant une baisse ne dépassant pas 2,5 %.

Maersk contrôle environ un sixième du commerce mondial de conteneurs, transportant des marchandises pour les détaillants et les entreprises de consommation telles que Walmart (WMT.N), Nike (NKE.N) et Unilever (ULVR.L).

WPP (WPP.L), le plus grand groupe publicitaire mondial, a averti que les clients américains du secteur technologique avaient réduit leurs dépenses au deuxième trimestre, ce qui, selon son directeur général, Mark Read, avait pris l'entreprise par surprise.

"Les dépenses vont reprendre après un certain temps, mais je pense que nous sommes nerveux pour le reste de l'année parce que nous ne pouvons pas savoir exactement quand cela va se produire", a-t-il déclaré à Reuters.

Le recul des dépenses a conduit WPP à suivre l'exemple de son rival Interpublic - qui, le mois dernier, a également accusé ses clients technologiques de réduire leurs budgets marketing - en abaissant ses prévisions de croissance pour cette année, de 3 à 5 % de 1,5 à 3,0 %.

Cela contraste fortement avec février, lorsque WPP, propriétaire des agences Ogilvy, Gray et GroupM, estimait que ses clients dépenseraient en marketing en cas de ralentissement économique pour soutenir les ventes et justifier les hausses de prix.

Les analystes ont déclaré que cette nouvelle reflétait la prudence des entreprises aux prises avec des coûts d'emprunt plus élevés et des consommateurs qui resserrent leurs propres budgets dans un contexte de crise du coût de la vie.

Les dépenses de marketing sont souvent les premières à être réduites lorsque les entreprises craignent une pression sur leur trésorerie.

"Les entreprises sont en mode attentiste lorsqu'il s'agit de dépenser leurs liquidités et de remettre des marges, à un moment où la demande est très difficile à cerner", a déclaré Sophie Lund-Yates, analyste actions principale chez Hargreaves Lansdown.

Apple (AAPL.O) a prévenu jeudi que ses ventes allaient diminuer pour le quatrième trimestre consécutif, même si Amazon.com Inc (AMZN.O) s'est montré plus optimiste, annonçant une croissance des ventes et des bénéfices supérieurs aux attentes de Wall Street.

Les signes de turbulences économiques souligneront les craintes que le rebond de l’activité économique chinoise après que Pékin ait levé ses longues mesures de confinement liées au COVID ne soit de courte durée. Les entreprises avaient parié qu’un rebond chinois aiderait à compenser l’impact du ralentissement des économies américaine et européenne.

L’ampleur des mesures de relance proposées par Pékin pour relancer l’économie a jusqu’à présent déçu le marché.

Des entreprises mondiales, du géant des biens de consommation Unilever au constructeur automobile Nissan (7201.T) en passant par le fabricant de machines Caterpillar (CAT.N), ont mis en garde contre un ralentissement de leurs bénéfices alors que la deuxième économie mondiale perd son printemps post-pandémique.

Les attentes concernant les bénéfices du deuxième trimestre étaient déjà faibles, en partie à cause de la faiblesse de la Chine. Les données Refinitiv I/B/E/S montrent que les entreprises européennes devraient publier leurs pires résultats trimestriels depuis des années. Les résultats américains ont été meilleurs que prévu, mais vendredi, ils affichaient toujours une baisse de 4,2 % sur un an des bénéfices du deuxième trimestre, principalement due au secteur de l'énergie.

Le Fonds monétaire international a déclaré la semaine dernière qu'il s'attend à un ralentissement de la croissance économique mondiale cette année, tirée par les économies avancées, même si les prix des denrées alimentaires ont baissé et que la crise bancaire de mars a été contenue.

Il s'attend à ce que la croissance mondiale ralentisse à 3% cette année et l'année prochaine, contre 3,5% l'an dernier.